Au cours de cette résidence, je mène un travail avec les habitant.e.s d’Aubervilliers en partant de la géographie humaine et urbaine de la ville actuelle en résonance avec sa géographie rurale puis ouvrière historique. Convoquant tout autant les traces architecturales, les gestes et la mémoire immatériels laissés par l’histoire paysanne puis ouvrière que le présent social et urbain de la ville et ses alentours, ce travail propose aux habitant.e.s qui le souhaitent d’imaginer notamment des correspondances visuelles anachroniques par la réalisation collective de prises de vues qui seront ensuite diffusées dans l'espace public.

Les différents temps de travail et de rencontres du projet « Sédiments urbains » permettront d’interroger la relation des habitant.e.s à leur environnement quotidien, à l’histoire de la ville mais aussi au travail en le replaçant à l'échelle du monde. Des liens entre passé et présent, entre un «  ici  » et un «  ailleurs  » seront tissés à travers, notamment, le recueil de témoignages de personnes ayant connu le monde rural et ouvrier en d’autres lieux et pays, participant à redessiner les contours spatio-temporels de la ville, son histoire, et à en perturber les représentations actuelles.

Plusieurs historien.ne.s et théoricien.ne.s des images en mouvement accompagnent les différentes étapes de ce travail et participent à nourrir les échanges et les rencontres avec les habitant.e.s lors de temps collectifs et de visites.